Trois visions des Alyscamps, trois peintures

Feeling blue Paul Desmond


                    Celle de Van Gogh

    

Arles, tes Aliscamps sont pleins d'éclats de rire ;

C'est là que les amants aujourd'hui vont se dire

L'éternité de leurs amours :

Les sarcophages creux, aux deux bords de la route,

Sont leurs bancs familiers, et la Mort le écoute

Quand ils disent ce mot : toujours !

Jean Aicard

                
                 Celle de Gaughin

"Quand l'ombre est rouge, sous les roses
  Et clair le temps,
  Prends garde à la douceur des choses."

     Paul-Jean Toulet


                 Celle de Léopold Lelée

Pour info :

Bien que remontant à l'ère romaine, les Alyscamps (traduction provençal des " Champs-Élysées " de la Grèce antique) deviennent un haut-lieu du Christianisme dès le IVe siècle. Avec le martyr et l'inhumation de Genest, saint arlésien décapité en 303, cette nécropole païenne se transforme au fil des siècles en une étape incontournable du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle pour les pèlerins provençaux. Dépouillé de nombre de ses sarcophages à la Renaissance, tronqué par le creusement du canal de Craponne puis par la construction de la voie ferrée Paris-Lyon-Marseille, ne subsiste aujourd'hui du site originel qu'une allée aménagée par les religieux de l'ordre des Minimes au XVIIIe siècle. Célébrés par Dante dans son poème " L'enfer ", immortalisés par les peintres Van Gogh et Gauguin, et bien d'autres, les Alyscamps - classés en 1862 - restent un lieu chargé d'histoire et une curiosité indéniable.