Pour rappel : Le Renga est un genre de la poésie japonaise collaborative
Martine a bien voulu partager avec moi ce petit dialogue et je l'en remercie
A voir donc chez elle également
En
attendant le printemps...
Ici Martine R Ici Marine D
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Au
coin du trottoir
Il prend le soleil
Il
se la coule douce
sa peau absorbe enfin
veinard
de lézard
les premiers rayons
Courir,
et courir encore
lové sur le pavé
à
en perdre ses rêves…
à
quelques pas du printemps
.
.
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Premier
pissenlit-
Un baiser de toi
Deux
mouches vrombissent, aïe!
colore en pourpre mon ciel
Trop
près du lézard
j’oublie les tourments
La
vie est si peu de chose
une ritournelle m’emporte
ce
soir: toi, moi et l’amour
à la vue d’une violette
.
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Festival
vernal-
Le
prunus fleurit
bleuet,
lin, scille, pervenche
même sous les averses
moins
bleus que tes yeux
il brûle les étapes
sur
ton océan changeant
la patience
n’est pas son fort
voyager
d’îles en
îles…
il décide de faire le show
.
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Brutal
coup de
vent-
Le mistral fripon
Il
a la boule à
zéro emporte
les chapeaux
le
prunus
précoce
il ose trousser
mon
jupon s’envole
aussi
sur le Pont des Arts
sous
tes mains polissonnes.
les jupes et falbalas
.
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Un!
Deux! Trois!
printemps!
Inlassablement
On
joue à guichets
fermés
la pluie frappe sur le toit
« le
caprice
nu » elle
résonne et cascade
Deux
coqs pour une
pintade
j’attends une éclaircie
se
font
pigeonner mon
arrosoir est rempli
.
.
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Entre
les
gouttes Vols
impatients
celles
d’un parfum
fleuri
pépiements dans les branches
sur
mes
joues
enfin l’éclaircie
A
trop écouter le
merle
ils font des plans de nichées
j’en
oublie mon plat au four
les petits architectes
.
.
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Au
grand
soleil- La
petite violette
sur
les bourgeons du
rosier
exhale ses fragrances
pucerons
en
liesse
malgré les averses
que
de fourmis parmi
eux
je n’ai pas entendu passer
las,
pas une
coccinelle.
les grues du mois de mars
.
.
MMR
Marine D